Stitching Life, exposition collective

Qu’il soit possible ou non de saisir l’époque dans laquelle nous vivons aujourd’hui en utilisant le concept de “modernité”, il est indéniable que la vie actuelle présente des caractéristiques de plus en plus fragmentées. Bien que le développement florissant des technologies de l’information ait considérablement favorisé la communication entre différentes régions, l’expansion et même la surabondance de l’information rendent de plus en plus difficile son intégration par les individus. Avec la vague de “décentralisation” et de “délimitation”, la perception de la vie et l’identité de soi sont souvent expérimentées comme étant évolutives et instables. En apparence, les progrès technologiques permettent à l’humanité de manipuler minutieusement la nature. Cependant, cela se fait au prix de la fragmentation de l’image du monde. En effet, un contrôle précis dépend de distinctions subtiles. Le monde fragmenté est facilement assimilable par la raison, mais le sens qui nourrit l’esprit se dissipe avec la fragmentation du monde.

Par conséquent, la couture devient une pratique nécessaire, qui n’est pas seulement une technique orientée vers les objets, mais aussi une forme de sollicitude envers la vie elle-même. Coudre la vie signifie donc réparer les expériences et les connaissances qui se sont déjà fragmentées dans la vie contemporaine, ainsi que rassembler les fragments de l’humanité qui ont été divisés sous différents noms. Cependant, la couture ne vise pas seulement à restaurer, mais surtout à créer. Autrement dit, la couture n’implique pas nostalgie ni mélancolie, bien au contraire, elle est toujours tournée vers l’avenir et crée à partir des matériaux présents. Ainsi, la couture est à la fois une activité et une posture. À travers la couture, nous tissons la réalité dans laquelle les gens vivent, lui conférant en même temps un sens et lui donnant une intégrité vivante.

^{Texte de Liu Yanchuan}

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